dimanche 3 juillet 2011

Ambiance délétère #1



Un homme lance un projectile lors des manifestations anti-austérité en Grèce (Juin 2011).

























Bon je sais c'est la crise.
La Grèce est très mal en point. Les gens souffrent, ils perdent confiance, surtout là-bas.

Ce que je ne comprends pas c'est l'obsession pour une portion grandissante de l'opinion de faire le procès du capitalisme.
Il y a 5 ans quand tout allait bien, personne ne se plaignait. Tout le monde allait à la FNAC, acheter des iPods et des DVD d'Amélie Poulain! EasyJet, Lastminute.com, Ibiza, Jennifer Lopez, Starbucks coffee et Häagen-Dazs.

J'ai remarqué que ce sont les mêmes bobos qui étaient si occupés à acheter des appartements dans le 10ème avec leurs prêts à 0%, qui aujourd'hui pleurnichent et dénoncent le vilain capitalisme.

Ça m'inspire deux trois trucs:

- Derrière les concepts, les idéologies, et surtout leur implémentation, il y a des hommes. Des hommes imparfaits, avec leur vices, avidité en première ligne. Ils pervertissent le capitalisme, qu'on appelle aujourd'hui dans les médias "ultra-libéralisme". Je suis d'accord pour rectifier ce qui ne marche pas, encadrer plus strictement certain échanges, interdire la spéculation sur les dettes souveraines (où s'arrête le financement de la dette, et où commence la spéculation?), poursuivre en justice ceux dont les agissements ont conduit le système au bord du précipice.
Mais doit-on en conclure que le système serait foncièrement, structurellement mauvais? NON. Ça reviendrait à dire que le message du Christ n'est pas valide à cause des prêtres pédophiles... (précision au passage: je suis athée)
Pour résumé: ne jetons pas bébé avec l'eau du bain.

- Où est passé notre sens des responsabilités?
C'est vrai la finance mondiale a pillé le système. C'est dégueulasse. Mais les citoyens qui ont profité du système souffrent du même vice: l'avidité. Personne pour râler quand l'argent n'était pas cher. Demandez aux américains et grecs.
Pour résumé: si tu voulais pas perdre, fallait pas jouer!
Vous me direz; mais quid des plus faibles? Ceux qui n'ont pas pu jouer et paieront quand même l'addition? C'est malheureux mais aucun système, aucune organisation ne sera jamais capable de les sauver. Il y aura toujours des plus puissants et des plus faibles. Socialisme, capitalisme, ça n'a aucune importance, l'histoire l'a prouvé.

- C'est marrant, les procès faits à l'euro, la construction européenne, qu'on accuse d'avoir favoriser l'ultra-libéralisme. Selon moi, elle a d'abord favorisé la libre entreprise et le capitalisme "d'entreprise" (par opposition au capitalisme financier), deux pilier du système économique des sociétés démocratiques!
C'est ce qu'explique Comte-Sponville dans "Le capitalisme est-il moral?", à savoir que le capitalisme est amoral, qu'il s'inscrit dans la nature de l'homme, et que c'est la raison pour laquelle le socialisme ne peut être imposé aux hommes que par la dictature. Il suffit d'ouvrir un livre d'histoire pour le confirmer.

On oublie trop souvent, que la construction européenne, et la monnaie unique, nous ont amené:

- croissance économique (jusqu'à la crise, mais de toute manière ce genre de crise est cyclique, c'est une purge du système, les hommes oublient puis recommencent à faire gonfler des bulles, qui explosent. Ils apprennent de leurs erreurs, se remettent en selle, et c'est reparti pour 80 ans environ selon Keynes).

- paix, fraternité... ça, ça n'a pas de prix. Vive l'Europe.
hemm... Et la Yougoslavie alors? C'est un accident de parcours. À long terme il s'agit aussi de paix: car quand un couple ne s'entend plus, il faut qu'il divorce. C'est un divorce houleux, avec des nettoyages ethniques. Dans ce conflit, l'Europe a joué un rôle stabilisateur, elle a été une force bienveillante, qui a été désarmée dans un premier temps, mais a réagi, pour trouver une issue pacifique.
Aujourd'hui l'Europe représente un ancrage dans la paix. Elle fait de la résolution des contentieux une condition sine-qua-non de l'adhésion pour les postulants.

- maitrise de l'inflation. Merci l'euro. Tout ceux qui disent que les prix ont flambés depuis l'entrée en vigueur de la monnaie unique se trompent: il suffit de regarder les chiffres. Habituellement c'est l'extrême gauche et l'extrême droite qui utilisent ce genre d'arguments. C'est facile à gober pour le vulgum pecus.

- poids politique accru. Face à la Chine et aux États-Unis, difficile de peser dans la diplomatie, les choix économiques globaux sans union. C'était impossible il y a 80 ans. C'est primordial aujourd'hui.

Évidemment le système est perfectible, il nous faudra mettre en place une meilleure gouvernance économique au niveau européen, une politique monétaire plus équitable pour les pays du sud, homogénéiser la compétitivité au sein de l'eurozone et accélérer la convergence fiscale.

Donc, on garde son sang froid.

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